Frère Adolphe Aganze, ofm |
Commentaire
sur le psaume de louange
Psaume
111
Éloge
de la crainte de Dieu. Son fruit
I.
Type du psaume
Le psaume 111 est recueilli dans un ensemble des
textes des poèmes regroupant les louanges du Peuple Juif au cours des
célébrations liturgiques et particulièrement lors de la Pâque juive. Ce psaume
est appelé psaume de louange des justes ou tout simplement titré sous Éloge de
la crainte de Dieu, Son fruit. L'ouvrage que les Grecs appellent "
psaltérion" ou " psalmoi". Ce psaume est placé parmi les psaumes
de louanges qui sont adressées à Dieu par les hommes justes caractérisés par la
crainte du Seigneur. L'auteur le nomme " Bienheureux" au début de la
première strophe même. Cet éloge de la crainte d'Adonai est bien évidemment
couronné par l'attitude de l'homme juste dans les circonstances où péripéties
de la vie quotidienne. Le point saillant de cet éloge dit le psalmiste est
celui du fruit qu'obtient l'homme juste, l'homme de bien qui craint le
Seigneur. Cette crainte dont l'auteur de ce psaume fait l'éloge avec le fruit y
afférant est la mention de l'apôtre de Nations quand il écrit aux Éphésiens :
" Vivez comme des fils de lumière, cette lumière qui produit tout ce qui
est bonté, justice et vérité" (cf. Ep 5,8.9).
II.
La structure du psaume
Le psaume 111 est structuré en six versets dont les
huit premiers sont en strophes et deux derniers versets avec l'en-tête "
Alléluia" du mot hébreu " Hallelujah" signifiant l'acclamation :
Louer le Seigneur fréquemment utilisée dans les chants des liturgies chrétiennes
aujourd'hui mais que l'Église avait emprunté dans la richesse liturgique
hébraïque de la Septante. L'en-tête fait de ce psaume l'un des psaumes du
Hallel ou psaumes de la Pâque.
II.1.
Bienheureux qui craint le Seigneur (Ps 111,1-2)
Alléluia
! Heureux qui craint le Seigneur, qui aime entièrement sa volonté !
Sa
lignée sera puissante sur la terre ; la race des justes est bénie.
Cette première strophe part avec l'en-tête
Alléluia" qui manifeste d'abord la louange à Dieu avant la mention de la
béatitude de l'homme qui craint le Seigneur. Le psalmiste montre clairement que
l'attitude de l'homme juste débouche sur l'amour complet de sa volonté, en
accomplissant la volonté du Seigneur, l'homme juste introduit ainsi au sein de
sa maison la bénédiction de Dieu dont sa lignée et sa race deviennent
bénéficiaires. L'homme qui craint le Seigneur devient ainsi bienheureux devant
le Seigneur et une source de bénédiction pour sa famille.
II.2.
Le fruit de la crainte du Seigneur (Ps 111,3-5)
Les
richesses affluent dans sa maison : à jamais se maintiendra sa justice.
Lumière
des cœurs droits, il s'est levé dans les ténèbres, homme de justice, de
tendresse et de pitié.
Le couronnement de l'homme qui craint le Seigneur se
réalise par le fruit que Dieu afflue à son égard. L'auteur de ce fameux psaume
parle des richesses qui affluent dans sa maison, éternellement se maintient sa
justice. Cet homme juste de ce psaume est semblable à l'homme juste décrit dans
le psaume 91,13 " qui porte du fruit à tout temps, ne perd jamais son
feuillage et croît à jamais comme le cèdre du Liban". Dans le Nouveau
Testament, saint Paul lui donne le nom du " fils de la lumière" (cf. Ep 5,8) car ici le psalmiste le caractérise comme l'homme de justice, de
tendresse et de pitié. Cet éloge d'amour et de pitié ainsi que de justice
trouve son écho dans la strophe qui suit.
II.3.
L'homme de bien (Ps 111,5-6)
L'homme
de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture.
Cet
homme jamais ne tombera ; toujours on fera mémoire du juste.
Éternellement se maintient la justice de l'homme qui
craint Jahvé, le fruit dont il est bénéficiaire est surtout l'abondance des
richesses au sein de son foyer. L'auteur du psaume le voit en un homme de bien
qui partage avec les nécessiteux de la société, qui accomplie et conduit ses
affaires avec droiture. Puisqu'il marche avec droiture,le psalmiste voit en lui
de nouveau un homme qui demeure débout et pour qui la mémoire reste célèbre à
jamais car un tel homme jamais ne tombe dans l'oubli du monde. Nous voyons en
cet homme décrit par le psalmiste celui dont parle aussi l'apôtre des Gentils
aux Romains :" Le juste vivra par la foi" (Rm 1,17) sans doute car la
prospérité de ce dernier est approuvée par sa soumission à la volonté de Dieu, en
demeurant dans la foi. S'il vit, donc sa mémoire est faite pour toujours.
II.4.
L'attitude de l'homme de bien (Ps 111,7-8)
Il
ne craint pas l'annonce d'un malheur : le cœur ferme, il s'appuie sur le
Seigneur.
Son
cœur est confiant, il ne craint pas : il verra ce que valaient ses oppresseurs.
Devant l'ouragan, les catastrophes naturelles, les
épidémies comme celle du Covid-19 en ce 21eme siècle, la colère de la nature,
l'homme de bien demeure inébranlable, serein, sans crainte comme nous le
trouvons dans le chant de roi David: " Qui fait ainsi demeure
inébranlable" (Ps 14,5c). Le psalmiste approuve par-là que l'homme de bien
est en quiétude devant l'annonce d'un malheur, il ne s'agite, il garde son
calme semblable à celui de Job, car il aime entièrement la volonté du Seigneur
et il sait bien que tout vient de Dieu comme l'affirme saint Paul et que tout
est en Dieu et pour Dieu (cf. Rm 11,36; Col 1,16-17). Le cœur de l'homme de bien
reste confiant, il s'appuie sur Adonaï en contemplant bien évidemment le prix
de ses détracteurs, ses oppresseurs. La mention de la sérénité de l'homme de
bien laisse entendre le message du psaume de reconnaissance :" Mieux vaut
s'appuyer sur le Seigneur que de compter sur les hommes" (cf. Ps 117,8).
II.5.
La bonté et la générosité de l'homme de bien (Ps 111,9)
A
pleines mains, il donne au pauvre ; à jamais se maintiendra sa justice, sa
puissance grandira, et sa gloire !
Tout le neuvième verset renferme la cinquième partie
d'après la structure que nous avons établie en mentionnant la bonté et la
générosité de l'homme de bien. Puisqu'il demeure dans la volonté de Dieu,
puisqu'il sait que Dieu n'a autres mains que les siennes pour donner, voilà
pourquoi l'homme de bien les ouvre et donne au démuni. Deux verbes d'action
pour le psalmiste qui valent à l'homme de bien la grandeur de sa puissance et
ainsi que les éloges glorieux.
II.6.
Le comportement de l'impie (Ps 111,10)
L'impie
le voit et s'irrite ; il grince des dents et se détruit. L'ambition des impies
se perdra.
Le dernier verset qui marque la sixième partie de ce
psaume apporte une nouveauté, un contraste de la vie humaine dans la société.
Devant l'homme de bien, de justice, qui craint sans relâche le Seigneur,
s'interpose une nouvelle figure, un visage tout particulier celui de l'impie
qui, en voyant, il grince des dents et malheureusement il se détruit lui-même
sans attendre le courroux du Seigneur. Voilà pourquoi le psalmiste voit la
perte sans précédent de l'ambition des impies, des blasphémateurs car leur
mépris est éphémère.
Conclusion
Fort est de constater notre petit commentaire sur le
fameux psaume 111 qui décrit scrupuleusement l'éloge de la crainte de Dieu ou
bien la louange des justes et le fruit de cette crainte pour l'homme de bien.
Cependant, le dernier verset que nous avons structuré en une partie de notre
commentaire laisse entrevoir l'attitude de l'impie qui n'est qu'un acharnement
effréné face à l'homme juste dont le cœur est toujours confiant et ne craint
rien à l'annonce d'un éventuel malheur.
Enfin, ce psaume dont l'auteur reste inconnu est
classé parmi les psaumes de louange appelés "Les psaumes du Hallel"
que les Juifs scandent au sein de leurs familles pendant la Pâque ainsi que
lors des fêtes de Tabernacles et de la Dédicace vu son caractère de louange des
hommes justes. Ce psaume est l'expression joyeuse de l'homme juste, l'homme de
bien qui craint Dieu devant les perfidies de l'impie qui, sans cesse grince des
dents face à la générosité et la bonté de l'homme de bien.
Frère Adolphe Aganze, ofm
Munguaganze !
RépondreSupprimerMerci baba Luka de cette réactivation et mise à jour de notre blog.
Fraternellement !
fra Aganze,ofm