« Il fut conduit par l’Esprit à travers le désert où il fut mis à
l’épreuve » (Lc 4,1-13).
Dans
la péricope de saint Luc à son quatrième chapitre, sont retracés les grands
moments que Jésus eût connus pendant son ministère de prophète. Les trois
sortes de tentations que Satan (le démon) tend à Jésus sont une occasion pour
le premier de redécouvrir la grandeur de Dieu le Père dont Jésus vient révéler
la toute-puissance ; c’est effectivement le moment pour Jésus de manifester
la fidélité à la volonté de son Père.
En
effet, depuis la nuit des temps, le monde a toujours été présenté à l’homme de
diverses séductions à la manière de Satan. Il est sans doute de constater que
ce dernier présente à Jésus toutes sortes de possessions de grandeur :
l’avoir et le pouvoir. Egalement, au sein de notre société moderne caractérisée
par l’avidité du pouvoir et de l’avoir, une société qui se règle sur le nouvel
ordre mondial, nous constatons que la quasi-totalité des populations (surtout
urbaines) s’appuie sur le système du consumérisme. Cette société de
consommation nous fait croire que nous sommes conviés à tout voir, tout avoir,
tout posséder et tout gouter. Or, dans la vision de saint Paul, il est à
considérer que tout est permis à l’homme mais il ne peut pas se laisser
asservir par n’importe quel désir. C’est dans ce contexte que, dans son adresse
aux Corinthiens, l’apôtre des Gentils écrit : « Tout m’est permis,
mais tout ne convient pas. Tout m’est permis, mais moi je ne me laisserai
asservir par rien » (1 Cor 6, 12).
Le
désert dans lequel s’est retrouvé Jésus, poussé par l’Esprit, est un lieu
d’ascèse, d’abnégation, de privation de privilèges mondains, de titres et
matériels possibles qui puissent être mis à notre disposition. Au fait, chacun
de nous est sans ignorer que la vie actuelle, médiatisée, nous expose par des
publicités des goûts divers dans la manière de manger, de boire et de se
vêtir ; de ce fait il y a là une excitation à tout goûter, à tout palper,
à mettre la main sur tout ce que nous voyons et ce que nous entendons comme
notre monde actuel nous l’impose. Pourtant, il n’en devrait pas être le cas
pour quiconque prétend suivre le Christ de tout près. Saint Paul dans ce
sillage, nous exhorte sans ambages que nous devons, au nom de la miséricorde de
Dieu, nous offrir en « sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu » (Rm
12, 1). Et lui de renchérir : « Ne vous conformez pas au monde
présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence,
pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui
est agréable, ce qui est parfait » (Rm 12, 2).
Eh
bien, le désert, en ce temps de carême, nous exige un minimum de renoncement
aux désirs et avidités que Satan nous propose sur notre chemin de pèlerins. Dire
que nous irons avec le Seigneur au désert, c’est dire autrement que nous
acceptons de ne pas céder aux caprices du démon, à ses convoitises et à ses
propositions fallacieuses. Toutes les promesses que Satan a faites au Messie
ont été détournées grâce à la fidélité tenace de celui-ci et sont devenues
échec total de celui-là, car ne sachant pas que la puissance de Dieu est
inestimable face à la mondanité.
Que le Seigneur nous garde de cette séduction mondaine !
Fr. Faustin PALUKU NZUKI, ofm.
Source photo: https://sanctuairemarialnational.org/2021/02/
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