Frère François Marie Lufuluabo Mizeka, ofm |
Il y a de cela 24 ans jour pour jour que le frère François Marie Lufuluabo Mizeka, ofm est entré dans la maison du Père. Il est le premier africain congolais et fondateur du franciscanisme congolais. Il y a de quoi ne pas perdre sa mémoire. C’est pourquoi en ce jour après l’avoir porté dans nos humbles prières, nous vous proposons deux témoignages qui tant soit peu pourrons nous faire revivre sa mémoire. Dans un premier temps, nous aurons le témoignage du Frère François Marie Lufuluabo par lui-même. Et enfin dans un deuxième temps, le témoignage de son compagnon le Père Ludovic De Cauwer. Ces témoignages sont tirés du livre du père Ludovic De Cauwer, Congo, een niew begin, Horebeke (België), 2000 et traduits du flamand par Frère Ghislain Ndondji, ofm.
1. Frère François Marie Lufuluabo par lui-même ("Petit curriculm vitae")
« Je
suis né en 1926 dans une famille de six enfants, cinq frères et une sœur, tous
encore vivants et mariés religieusement.
À
la fin de mes études primaires, j'ai ressenti le désir de devenir prêtre, de
servir Dieu et les âmes jusqu'à ma mort. Par la suite, j’ai été envoyé au Grand
Séminaire, où mon éducation a été poursuivie pendant quatorze ans par les pères
de Scheut. Vers la fin de la théologie, j'ai commencé à éprouver des
aspirations vers la vie religieuse, notamment en lisant la vie du vénérable
Père Chevrier, dont l'idéal de pauvreté effective m'avait fait une profonde
impression et m'attirait également. Je me suis renseigné sur la congrégation
qu'il avait fondée et j'ai découvert qu'elle n'existait qu'en France. C'est
pourquoi je n'ai pas voulu m'y engager, parce que je ne voulais pas être
missionnaire. Par la suite, je me suis rendu chez les pères Joséphites. Pendant
deux ans, j’ai vécu dans leur communauté, comme professeur dans leur collège. Mais
leur style de vie ne correspondait pas aux aspirations que le Père Chevrier
avait inspirées en moi. En lisant la vie de saint François, j'ai
découvert le même idéal et c'est ainsi que dans mon cœur j’étais devenu
franciscain. J'ai terminé mon noviciat à la fin de l’année 1957 et j'ai été
envoyé à Rome en 1958 pour poursuivre mes études. Ces études ont duré jusqu'en
1962, année durant laquelle je suis retourné au Congo pour commencer
l'implantation franciscaine au Congo, avec le consentement de la Province de St
Joseph en Belgique. » (p. 80)
Quand
je suis arrivé à Tielen (Tshilomba), après 3 mois de voyage, j’ai été bien accueilli.
La résidence de notre première communauté franciscaine m’avait frappé. Ils avaient
préparé une petite chambre avec un lit et une moustiquaire. Quand ils m'ont
fait visiter les lieux, j'ai remarqué que ni François ni les jeunes frères ne
pouvaient se permettre ce luxe. Ils ne dormaient pas non plus sur des matelas,
mais sur des nattes tissées (..). Leur nourriture était entièrement locale.
Moi, je devais manger avec les pères de Scheut, comme arrangé par père Provincial,
père Commissaire et François lui-même. (p. 47)
François
Lufuluabo avait déjà tracé un mode de vie qui était suivi par la petite
communauté. A quoi ressemblait ce mode de vie ? L'intention était une vie franciscaine
typiquement africaine. Il fallait donc vivre autant que possible selon les
coutumes locales et se rapprocher du niveau de vie des gens ordinaires (p. 48)
Je
l'admirais comme un homme intelligent, profondément religieux et cohérent dans
sa vie. (p. 52)
Il
avait traversé tout le sud du Kasaï, à pied. Il allait d'école en école pour
parler partout de la vie franciscaine : une vie de simplicité et de pauvreté.
Il dormait à même le sol et mangeait ce qu'on lui donnait, marchant souvent
pieds nus. (p. 77)
Lui, un Africain instruit, docteur en philosophie et en théologie, ayant étudié en Europe, prêtre de surcroît, il voyageait comme un homme ordinaire. C'était extraordinaire. Je ne vois pas un abbé ou quelqu’un d’autre faire comme lui (p. 78).
Somme toute, retenons
que ces deux témoignages que nous avons présentés ne sont qu'une goutte d'eau
dans l'immensité de la personne du Frère François Marie Lufuluabo Mizeka. 24
ans après sa mort, ces grand génie et visionnaire reste et restera gravé
dans nos mémoires. Il continuera à nous inspirer et à nous remettre en question
sur les traces de notre père séraphique saint François d'Assise.
Frère Luc Nzita
Landu, ofm
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