Quelle n’avait pas été
notre surprise en ce matin-là du 16 février 2022 lorsque nous apprenions que la
toiture de notre couvent de Dilolo-Poste s’était écroulée. Des images plus ou
moins surréalistes circulaient déjà à la vitesse de l’éclair sur les réseaux
sociaux. Nous découvrions un panorama digne un cataclysme lugubre. Des
questions défilèrent dans nos esprits tout en laissant transparaitre nos
profondes émotions de tristesse et d’inquiétude. Qu’est ce qui s’était
passé ? Qu’est-ce qui était arrivé à nos frères ? Comment se
portaient-ils ? Pourquoi cela est-il arrivé ? Ne pouvait-on pas
éviter cette destruction ? Etc. Il nous fallait à tout prix trouver des
réponses à nos litanies des questions. Pour nous, il fallait vérifier cette information
à la source. Le contact fut fait durant la même journée dès que les frères
furent disponibles. Ainsi, nous vous présentons ce que nous avons pu recueillir
dans notre modeste investigation.
Située à 421 Km de la
ville de Kolwezi, à 110 km de Sandoa en République Démocratique du Congo et de
30 Km de la frontière de la République d’Angola, la mission Sainte Thérèse de
Dilolo-Poste est une mission franciscaine dans le diocèse de Kolwezi. Elle a
était érigée par les missionnaire franciscains dans les années 1924-1925. Mais l’implantation
de premier bâtiment de la mission a eu lieu le 26 février 1927. Il a fallu
attendre 1934 pour agrandir le bâtiment. Cette mission continue jusqu’à ce jour
à rayonner dans sa tâche pastorale bien que les temps ont changé. A l’horizon,
sans forcer la vue, l’on peut voir poindre le centenaire de ladite mission.
Couvent des frères à Dilolo-Poste quelques années après sa construction |
Nous venons d’affirmer
que les temps ont changé. Cela est une vérité indubitable. Il suffit d’y être
pour s’en rendre compte. Tout se meurt bien que la flamme de l’évangélisation
scintille encore. La vétusté du patrimoine parle d’elle-même. Nul ne peut
passer devant l’Eglise et le couvent sans être émerveillé par leurs
grandeurs et aussitôt être horrifié par les murs qui se lézardent avec des
fissures indescriptibles et astronomiques. Que faire face à ce danger ?
L'Eglise Sainte Thérèse de Dilolo-Poste |
Depuis un certain
moment, une petite église est en construction en vue d’un déménagement
imminent. La grande église aux dimensions des cathédrales devient de plus en
plus inquiétante. Son entretien semble difficile actuellement vue les réalités
du milieu. Le grand couvent n’échappe pas non plus à cette vérité difficile à
accepter. L’usure du temps continue à faire sa besogne à l’indifférence de tous.
Le matin du 16 février
2022 à 10 jours de 95 ans de la construction du bâtiment vient corroborer cette
affirmation. Selon l’information recueillie auprès du frère Augustin Ngongo,
ofm curé de la Paroisse la veille de l’écroulement de la toiture du couvent, la
fraternité avait remarqué une fissure très inquiétante du côté de l’appartement
du frère Alexandre Andema, ofm. Ce dernier sur recommandation de la fraternité
changea d’appartement durant la nuit. Il ne s’est passé que quelques heures,
c’est-à-dire vers 5 heures du matin pour que tous puissent ressentir un
tremblement de terre qui s’en est suivi par un grand bruit assourdissant de
l’effondrement des piliers soutenant la toiture. N’ayant plus de soutien, toute
la toiture constituée des tuiles pesantes avec une charpente fragilisée par le
poids de l’âge comme un château de cartes s’écroula dans un vacarme apocalyptique.
Le sort était déjà scellé.
Les piliers effondrés |
Le résultat de ce
désastre laisse tout le monde sans voix. Quatre Chambres et la chapelle de la
fraternité, le système d’électricité solaire, etc. sont détruits. Le bureau du
curé et le réfectoire ont échappé à la destruction. Sans pour autant exagéré
tout est à refaire. Il convient néanmoins de dire merci à Dieu d’avoir préservé
la vie de nos frères de cette fraternité : Frère Augustin Ngongo,
Frère Jozef Augustijnen et Frère Alexandre Andema.
Frère Jozef et Frère Alexandre (en arrière plan) |
En guise de conclusion,
il est plus qu’impérieux pour nous tous de porter des réflexions sérieuses sur
la gestion et sur l’entretien de nos patrimoines. Ne nous limitons pas
simplement à développer des théories, mais passons aussi à leurs concrétisations et réalisations. N’attendons pas qu’il y ait décès pour agir.
Le sens d’appartenance doit nous animer tous. A chacun d’apporter une pierre pour construire nos fraternités. Ainsi chacun d’entre nous pourra répondre à
son devoir de fraternité.
Frère Luc Nzita, ofm
Le reste du plafond d'une Chambre |
Les tuiles et quelques planches dans une chambre |
Vue latérale du couvent avec sa toiture détruite |
Les débris de la toiture |
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