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17 février 2022

Catastrophe au couvent franciscain de Dilolo-Poste

Couvent des frères de Dilolo-Poste après l'écroulement de la toiture 

Quelle n’avait pas été notre surprise en ce matin-là du 16 février 2022 lorsque nous apprenions que la toiture de notre couvent de Dilolo-Poste s’était écroulée. Des images plus ou moins surréalistes circulaient déjà à la vitesse de l’éclair sur les réseaux sociaux. Nous découvrions un panorama digne un cataclysme lugubre. Des questions défilèrent dans nos esprits tout en laissant transparaitre nos profondes émotions de tristesse et d’inquiétude. Qu’est ce qui s’était passé ? Qu’est-ce qui était arrivé à nos frères ? Comment se portaient-ils ? Pourquoi cela est-il arrivé ? Ne pouvait-on pas éviter cette destruction ? Etc. Il nous fallait à tout prix trouver des réponses à nos litanies des questions. Pour nous, il fallait vérifier cette information à la source. Le contact fut fait durant la même journée dès que les frères furent disponibles. Ainsi, nous vous présentons ce que nous avons pu recueillir dans notre modeste investigation.

Située à 421 Km de la ville de Kolwezi, à 110 km de Sandoa en République Démocratique du Congo et de 30 Km de la frontière de la République d’Angola, la mission Sainte Thérèse de Dilolo-Poste est une mission franciscaine dans le diocèse de Kolwezi. Elle a était érigée par les missionnaire franciscains dans les années 1924-1925. Mais l’implantation de premier bâtiment de la mission a eu lieu le 26 février 1927. Il a fallu attendre 1934 pour agrandir le bâtiment. Cette mission continue jusqu’à ce jour à rayonner dans sa tâche pastorale bien que les temps ont changé. A l’horizon, sans forcer la vue, l’on peut voir poindre le centenaire de ladite mission.

Couvent des frères à Dilolo-Poste quelques années après sa construction

Nous venons d’affirmer que les temps ont changé. Cela est une vérité indubitable. Il suffit d’y être pour s’en rendre compte. Tout se meurt bien que la flamme de l’évangélisation scintille encore. La vétusté du patrimoine parle d’elle-même. Nul ne peut passer devant l’Eglise et le couvent sans être émerveillé par leurs grandeurs et aussitôt être horrifié par les murs qui se lézardent avec des fissures indescriptibles et astronomiques. Que faire face à ce danger ?

L'Eglise Sainte Thérèse de Dilolo-Poste

Depuis un certain moment, une petite église est en construction en vue d’un déménagement imminent. La grande église aux dimensions des cathédrales devient de plus en plus inquiétante. Son entretien semble difficile actuellement vue les réalités du milieu. Le grand couvent n’échappe pas non plus à cette vérité difficile à accepter. L’usure du temps continue à faire sa besogne à l’indifférence de tous.

Le matin du 16 février 2022 à 10 jours de 95 ans de la construction du bâtiment vient corroborer cette affirmation. Selon l’information recueillie auprès du frère Augustin Ngongo, ofm curé de la Paroisse la veille de l’écroulement de la toiture du couvent, la fraternité avait remarqué une fissure très inquiétante du côté de l’appartement du frère Alexandre Andema, ofm. Ce dernier sur recommandation de la fraternité changea d’appartement durant la nuit. Il ne s’est passé que quelques heures, c’est-à-dire vers 5 heures du matin pour que tous puissent ressentir un tremblement de terre qui s’en est suivi par un grand bruit assourdissant de l’effondrement des piliers soutenant la toiture. N’ayant plus de soutien, toute la toiture constituée des tuiles pesantes avec une charpente fragilisée par le poids de l’âge comme un château de cartes s’écroula dans un vacarme apocalyptique. Le sort était déjà scellé.

Les piliers effondrés 

Le résultat de ce désastre laisse tout le monde sans voix. Quatre Chambres et la chapelle de la fraternité, le système d’électricité solaire, etc. sont détruits. Le bureau du curé et le réfectoire ont échappé à la destruction. Sans pour autant exagéré tout est à refaire. Il convient néanmoins de dire merci à Dieu d’avoir préservé la vie de nos frères de cette fraternité : Frère  Augustin Ngongo, Frère Jozef Augustijnen et Frère Alexandre Andema.

Frère Jozef et Frère Alexandre (en arrière plan)

En guise de conclusion, il est plus qu’impérieux pour nous tous de porter des réflexions sérieuses sur la gestion et sur l’entretien de nos patrimoines. Ne nous limitons pas simplement à développer des théories, mais passons aussi à leurs concrétisations et réalisations. N’attendons pas qu’il y ait décès pour agir. Le sens d’appartenance doit nous animer tous. A chacun d’apporter une pierre pour construire nos fraternités. Ainsi chacun d’entre nous pourra répondre à son devoir de fraternité.

Frère Luc Nzita, ofm

Le reste du plafond d'une Chambre

Les tuiles et quelques planches dans une chambre

Vue latérale du couvent avec sa toiture détruite

 
Les débris de la toiture

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