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Resurrexit sicut dixit |
Chers frères et sœurs
Paix et joie dans la résurrection de notre Seigneur
Jésus
Dans sa première lettre aux Corinthiens, Saint Paul
nous partage la joie qu’il éprouve dans la résurrection de notre Seigneur
Jésus. En effet il nous dit ceci : « Je vous ai transmis avant
tout cet enseignement que j’ai reçu moi-même : le Christ est mort pour nos
péchés comme l’avaient annoncé les Ecritures. Il a été mis au tombeau et il est
revenu à la vie le troisième jour. Il est apparu à Pierre, puis aux douze
apôtres… Enfin, après tous, il m’est apparu à moi bien que je sois
pareil à un être né avant terme» (1Cor15, 3-5.8).
La joie que Saint Paul éprouve dans la résurrection du
Christ, c’est la joie que nous éprouvons comme chrétiens pendant ce temps
pascal, temps de résurrection de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Nous savons comment Saint Paul a vécu avant sa
conversion. Il était farouche à tout ce qui était en rapport avec la
chrétienté. Il a massacré à volonté les chrétiens mais voilà que sur le chemin
de Damas il fut saisi et illuminé par le Seigneur (Act9, 18). D’ores
et déjà sa vie changea et il devint chrétien et prédicateur. Par la grâce
de Dieu il s’est dépouillé du vieil homme pour devenir un homme nouveau (Col3,
9) ; il s’est dépouillé de Saul pour devenir Paul.
Chers frères et sœurs, le temps de carême a été pour
nous un temps de recul, de dépouillement pour la route vers la conversion.
C’est celle-là la route vers Damas quand on veut parler de Saint Paul, c’est le
chemin vers notre conversion. Pour y parvenir, nous nous sommes imposés une
discipline de jeûne et des prières intenses. Ce temps de carême a été pour nous
un temps de nous dépouiller du vieux Paul(Saul) avant la conversion pour être
le «Paul » après la conversion. Donc pour dire que nous avons voulu nous
dépouiller du vieil homme pour nous revêtir d’homme nouveau, homme
ressuscité avec le Christ. Ressusciter avec le Christ c’est justement se vêtir
de cet homme nouveau, faire mourir en nous ce qui emboîte notre chemin et
nos pas vers une bonne vie chrétienne. C’est aussi par analogie nous
dépouiller de Saul pour revêtir Paul (Saint Paul). La conversion est la clef de
voûte du carême et son centre de gravité.
Mais, une question se pose : est-ce que le carême
nous a aidés vraiment à bien préparer ce temps de Pâques dans lequel nous nous
plongeons maintenant ?
Chers frères et sœurs, comment nous nous sommes
préparés pour ce temps pascal ? Comment devons-nous vivre nos résolutions
prises pendant le carême ? Avons-nous vraiment chassé ce vieil homme qui
est en nous, même si on dit que chasser le naturel, il revient au galop ?
Les autres disent aussi qu’on ne peut pas empêcher le chien d’aboyer
ni le menteur de mentir ou encore que le zèbre ne se défait pas de ses
zébrures. La conversion et le changement sont possibles. Nous savons qu’avec la
grâce de Dieu et la volonté de l’homme tout est possible car rien n’est
impossible à Dieu, Saint Paul en a fait l’expérience.
Regardons si notre esprit, nos communautés, nos
familles respectives ne sont pas pleins de Saul, persécuteur au lieu d’être
pleins de Paul (de Saint Paul), homme converti ? A quoi nous aura servi le
temps de carême 2017 et celui de Pâques 2017…
Avons-nous passé le carême en vain ? Allons-nous
fêter Pâques avec ce vieil homme ? Nous ne sommes pas en retard pour notre
conversion. Notre Père SAINT FRANCOIS ne cessait de dire « Fidèle et
prudent serviteur, celui qui, chaque fois qu’il en a offensé un autre, ne tarde
pas à expier cet écart : intérieurement par le regret, extérieurement par
l’aveu de sa faute et par des actes concrets de réparation » (adm 23,3).
Chers frères et sœurs pécheurs pardonnés et pèlerins
sur la route de conversion,
Je vous souhaite une joyeuse fête de Pâques.
Fr.
André MURHABALE, Ministre Provincial